STREET DANCE : (RE)CONNAÎTRE NOTRE HÉRITAGE 

Afin de lutter contre la désinformation et l’appropriation culturelle dont notre discipline peut parfois être victime, la compagnie Forward Movements tient à souligner que le street dance ainsi que toutes les formes d’art issues de ce que l’on nomme communément « la culture Hip hop » est l’un des nombreux et précieux héritages des communautés afrodescendantes et des cultures noires qui en découlent. Les conférences que nous avons organisées dans le cadre du Festival Kairos 2020 pourront vous éclairer à ce sujet, notamment celle de Rashaad Hasani Pearson et de Buddha Stretch, pionniers du Popping & Boogaloo et du Hip Hop.

Nous invitons les personnes s’intéressant à notre mission et à nos activités à reconnaître cet héritage. Mais aussi à approfondir leurs connaissances du street dance et des acteurs et actrices afro et latino-américain.e.s qui sont à l’origine de son évolution, tout en développant un regard critique sur les stéréotypes et préjugés parfois véhiculés dans les médias. Voici quelques précisions qui nous semblent importantes.

HIP HOP 

Le terme Hip hop désigne à la fois un style de danse, mais fait aussi référence à toute une culture héritée des communautés afro-américaines et latines du Bronx des années 1970. La danse Hip Hop est basée sur les principes du rock, du groove et du bounce. Dansée sur la musique du même nom, le style est apparu au courant des années 1980 durant les block partys et les clubs. Le Hip Hop est donc originellement ce que l’on appelle une party dance.

POPPING

Le Popping (originellement appelé le « Boogaloo ») est considéré aujourd’hui comme un style de street dance appartenant à ce que l’on nomme « la culture Hip hop ». Mais le Popping ne vient pas du Bronx comme le Hip Hop. Il vient en réalité de la « culture Funk » et est né sur la côte ouest des États-Unis (Oakland, Richmond, San Francisco, Sacramento) vers la fin des années 1960. Des groupes tels que One Plus One, The Black Ressurgence, The Black Messenger ont permis de poser les premières bases d’un style qui continue encore d’évoluer après plus de 50 ans d’existence. Se déplaçant vers Fresno et Long Beach, il a été rendu célèbre par le groupe Electric Boogaloos en 1978.

Popularisé durant l’évolution de la musique funk, l’attitude strut, les grooves funky, les différentes tensions des muscles ainsi que l’isolation corporelle et musculaire sont prédominantes dans ce style de danse. C’est la maîtrise de ces techniques qui va permettre aux danseurs et danseuses de créer des illusions visuelles telles que la vague ou le robot pour les plus connues. Pour faire bref, nous pourrions dire que ce style est la création constante d’illusion dans un cadre rythmique. (Source : « The Formula », par Ford Mckeown Larose)



RECONNAISSANCE DE TERRITOIRE

En tant que compagnie de street dance, discipline issue de communautés afrodescendantes victimes de la colonisation, dépossédées de leurs cultures et assimilées, nous tenons à souligner que nous nous trouvons ici sur des terres ancestrales elles aussi souillées par le colonialisme. Il est important que notre désir de préservation et de pérennisation du street dance soit fait dans le respect de toutes et tous, et qu’il reflète les valeurs du Hip Hop : “Peace, Love, Unity & Having Fun”.

Tiohtià:ke, terre sacrée des Kanien’kehà:ka est un lieu de rassemblement pour les peuples autochtones depuis toujours, respectons cette terre au même titre que notre pratique artistique.